6 avril 2014, Assemblée Générale des Amis de Freinet
Joël et Jeanne Potin relatent succinctement leur participation au 1er Salon de l'AECEMO à Yaoundé au Cameroun.
La FIMEM, les Amis de Freinet, l'ICEM, le GD 44, le GLEM, l'OCCE 44 ont soutenu ce projet. L'AECEMO a organisé magistralement ce 1er salon.
Quelques soucis de santé ont retardé la diffusion de ce texte.
Rendez-vous à la RIDEF pour plus d'infos.
Décembre 2013, 1er Salon pour le 10ème anniversaire de la pédagogie Freinet au Cameroun
Jeanne Potin est mandatée par Les Amis de Freinet, Joël Potin par la FIMEM.,Chantal Balthazard par le GD 44.
Au nom de l'association des Amis de Freinet, ils apportent au Cameroun les reproductions de superbes dessins réalisés par les élèves de l'école de Pitoa (nord du Cameroun) dont Roger Lagrave fut le maître dans les années 50 .
Mise en place et déroulement du Salon :
Le mouvement Freinet du Cameroun désirant organiser un salon, a demandé une participation des collègues français. En Mars, François Perdrial, au nom de la FIMEM, lance un appel à volontaire sur la liste du GD4 qui a organisé de nombreux salons et une RIDEF en 2010.
Le 16 avril 2013, Chantal Balthazard, Jeanne Potin, Joël Potin et Yvonne Onno s'engagent sur ce projet.
Après de nombreux échanges avec Antoinette Mengue Abesso, présidente de l'AECEMO, la date du salon est fixée du 4 au 6 décembre 2013.
Un long travail de coopération, d'échanges pédagogiques, de relations humaines se met en place entre Nantes et Yaoundé pour finaliser ce projet.
Préparation du Salon
Mercredi 27 novembre, Arrivée à Douala .
Jeudi 28 nous travaillons avec Stella et Agathe, deux enseignantes de maternelle publique à Yaoundé venues nous accueillir à Douala.
Dimanche 1er décembre arrivée en bus à Yaoundé avec nos 100kg de matériel pédagogique en sus de nos bagages personnels. Accueil magnifique de toute l'équipe de l'AECEMO.
Des réunions de travail, des rencontres , des mises au point...des échanges sur le terrain et autour de tables bien garnies et variées. L'équipe de l'AECEMO travaille sur ce projet depuis des mois, des commissions de travail sont définies et efficaces.
Le salon se déroule à l'école des « Sapins », les enfants de l'élémentaire sont présents. Ils participent à la mise en place et à l'accueil. Des enseignants de l'école sont dans l'équipe d'organisation, principalement de maternelle, les élèves sont libérés. Nous occupons les classes et la cour de l'école maternelle.
Durant ces trois jours qui nous séparent du salon nous sommes dans une vraie ruche qui échange, propose tâtonne et avance.
Déroulement du Salon
Le journal du salon, distribué à chaque participant à la fin est édité en un temps record, avec les moyens du bord.
L'exposition des reproductions de dessins des enfants de Pitoa, don des Amis de Freinet, est un moment fort du salon. Les originaux étaient exposés au musée des Beaux-Arts de Nantes lors de la RIDEF de 2010.
Une cinquantaine de participants au salon, des témoignages écrits, des conférences, des discours, des danses d'enfants, des chants d'adultes et d'enfants, des invariants...et des questionnements et tâtonnements.... La chanson de la « gerbe » avec l’intonation camerounaise : quelle saveur et quelle émotion !
Fin du salon vendredi 6 décembre , rangements des lieux samedi 7 et dimanche quelques visites dans la ville de Yaoundé
Suite du salon : visite de l'école d'Endoum
Nous partons lundi midi (9/12) vivre un moment dans une petite école au cœur de la forêt. Nous avons rencontré le maître de cette école, Jean Luc Mbouda, au Salon de Yaoundé. Après avoir contacté le chef de village, il a organisé notre voyage . Nous partons avec Gisèle Efouba , membre de l'AECEMO et conseillère pédagogique de ce secteur.
ENDOUM : une rencontre inoubliable !
Une école de 3 classes dans un village au cœur de la forêt tropicale, des élèves impatients de notre visite, un maître qui met en place une coopérative de classe et des parents fiers de leur école...
Il fait nuit quand nous arrivons, les trois enseignants et une dizaine de parents et grands parents nous réservent un accueil chaleureux sur la place du village. Nous venons de traverser la forêt sur plus de 70km de piste creusée par les pluies violentes .
Après une soirée festive et une bonne nuit de repos, nous partons à l'école rencontrer les enfants qui avaient décoré la veille leur école, porche d'entrée en lianes tressées, gerbes de fleurs...
Il est 7h30, les enfants arrivent petit à petit. Dans la cour de récréation, notre regard est interpellé par la cloche de fortune, une jante de camion qui sonne en sib . Le drapeau du Cameroun est hissé au son de l'hymne national chanté par les enfants avant d'entrer dans les classes. Les plus grands ont apporté des machettes et des houes qui serviront tout à l'heure à défricher le jardin.
Jean Luc et ses deux maîtres adjoints nous font découvrir des arbustes que nous ne connaissons pas : manioc et ses racines délicieuses, fraîchement coupées, cacaoyers, caféiers, palmiers, raphia...
Dans la classe de CM, nous assistons au « quoi de neuf », les tables sont organisées en demi cercle, le bâton de paroles est la grande règle du tableau. C'est un enfant qui démarre ce temps de paroles, quelques uns s'expriment en français, d'autres ont plus de difficultés, le maître leur propose de parler dans leur langue et il traduit.
Suite à ce moment d'échanges, le travail coopératif autour les plantations s'organise : créer une pépinière de cacaoyers. Ces jeunes plants seront prêts à être transplantés en avril et seront vendus pour alimenter la coopérative d'école .
Le plan de travail est prévu au tableau, les élèves vont choisir leurs responsabilités et les équipes s'organisent.
Les parents d'élèves et les villageois sont associés à ce projet.
Pendant la récréation, visite dans les 2 autres classes. Les enfants nous attendent, ont préparé des chants et des questions. Dans une salle de classe inoccupée, des parents sont là, ils nous disent leurs attentes pour améliorer leur école.
Après ces échanges, le chantier a démarré et nous avons vécu un moment coopératif comme on les aime.
Avant de retourner sur Yaoundé en début d'après midi, les villageois nous emmènent dans la forêt goûter le vin de palme frais. Nous découvrons des caféiers et cacaoyers qui poussent à l'état sauvage.
Sous l'arbre de la place, quelques sujets de discussions sont traités entre le chef et les hommes du village : c'est top secret, on n'a rien compris...
Retour mouvementé mais dans la joie et la bonne humeur, attendus à Yaoundé pour 19h, nous sommes arrivés à 22h00 pour partager le dernier dîner avec nos amis de l' AECEMO.
Mardi 10, nous prenions le bus pour Kribi où nous avons passé quelques jours de repos puis retour à Douala pour le départ prévu le 14 décembre au soir.
Jeanne et Joël Potin, juin 2014