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Soumis par Giancarlo Cavinato le 16/03/23 – 11:51
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SAUVONS L'ÉCOLE POUR SAUVER LA PLANÈTE

 

Hans Jonas et le "principe de responsabilité"

Jonas propose une éthique globale de la civilisation technologique. Un capitalisme et un néolibéralisme sans freins ont produit l'exploitation des ressources de la planète, la pollution de l'air et de l'eau, le changement climatique, la sécheresse, la désertification, la déforestation, la fonte des glaces polaires, etc. en l'absence de toute prudence et projection dans l'avenir des conséquences de cette catastrophe écologique. Et en même temps une augmentation des conflits armés pour le contrôle des territoires, une augmentation de la pauvreté absolue, du chômage et de l'inemployabilité spéculaire des jeunes, de la précarité et de l'esclavage et des embauches illégales conjuguées aux flux migratoires, auxquels s'opposent sans succès ceux qui tenter de se sauver d'un phénomène globalisé et incontournable.

L'Agenda 2030 de l'ONU, aussi dans le sillage de la peur, conséquence des phénomènes hydrogéologiques extrêmes, appelle à la « durabilité ».

Le développement durable se définit comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Pour parvenir à un développement durable, il est important d'harmoniser trois éléments fondamentaux : la croissance économique, l'inclusion sociale, la protection de l'environnement. Mais même cet appel semble aujourd'hui inefficace au regard des dommages du changement climatique fortement dénoncés par les jeunes.

Peur et responsabilité.

Jonas exhorte à ne pas laisser la peur distraire de l'ACTION, mais invite à se sentir responsable par avance de l'inconnu, car cela constitue le courage de la responsabilité.

Nous ne parlons pas de la peur qui dissuade de l'action mais de celle qui exhorte à l'accomplir, peur pour « l'objet » auquel se destine la prise de responsabilité.

Cet objet est vulnérable, il est donc nécessaire que nous devenions appréhensifs, car nous nous projetons dans le futur et représentons la situation cdans les Indications atastrophique désormais prédite scientifiquement et confirmée par des événements météorologiques, climatiques, géologiques, économiques, migratoires, etc.

L'éthique des limites

Jonas souligne comment le nouveau devoir et la nouvelle responsabilité poussent vers une éthique de la conservation, de la sauvegarde, de la prévention et non du progrès comme une fin en soi.

Il indique une « éthique de la limite », de la frontière à ne pas franchir ; besoin de ralentir, de rechercher plus d'équilibre, plus de qualité au lieu de plus de quantité.

Et sortir de l'impasse de la croissance pour la croissance.

Cette appréhension doit donner naissance à la volonté de prendre soin et d'éduquer au soin, pour s'assurer que la possibilité de salut, de survie et de bien-être soit assurée.

Il s'agit de PRENDRE "SOIN" DE LA BIOSPHÈRE TOUTE ENTIERE.

 

ASPECTS PÉDAGOGIQUES

Prendre soin et éduquer les enfants à prendre soin d'eux-mêmes, des autres et de l'environnement : prendre soin au présent, pour éviter la catastrophe à l'avenir.

L'éthique de la responsabilité dans les Indications italiennes apparaît déjà dès la maternelle.

M. Weber a été le premier à souligner comment l'éthique des simples intentions ou convictions ne suffit plus à garantir une bonne coexistence sociale. Il faut passer à la véritable éthique de la responsabilité, celle qui prévoit une évaluation des conséquences de nos choix et de nos conduites.

A notre époque, la référence à cette éthique ne peut plus être différée. Les parents, soucieux de rendre leurs enfants heureux, activent l'évitement des opportunités de frustration, d'engagement et d'effort, empêchant ainsi la prise en charge des conséquences de leurs actes, qui sont toujours ainsi justifiés.

Jonas place également la planète et toute la biosphère parmi les éléments dont on doit assumer la responsabilité, en ce qui concerne l'espace, puis se concentre sur le problème de l'avenir, en ce qui concerne le temps.

Edgar Morin parmi « Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur », met l'identité terrestre. Nous devons assumer la responsabilité de nos actes d'aujourd'hui dont les conséquences se répercuteront sur l'avenir de la terre et sur les générations futures. Il faut penser à un futur souhaitable, en présence d'un remède, pour éviter un futur probable, en l'absence de remède.

"RÉVEILLEZ-VOUS"! de E. Morin

« Je voudrais le dire clairement, nous ne vivons pas seulement la crise d'une gauche en ruine, la crise de la démocratie à travers le monde, la crise d'un État de plus en plus bureaucratisé, la crise d'une société dominée par l'argent, la crise de un humanisme submergé par la haine et la violence, la crise d'une planète dévastée par la toute-puissance du profit, la crise sanitaire déclenchée par les épidémies.

Surtout, nous vivons une crise plus insidieuse, invisible et radicale : la crise de la pensée.

Edgar Morin père du paradigme culturel de la "complexité", quand on était encore plongé dans celui de la "linéarité" (qui obéit à la logique binaire : soit noir soit blanc, soit vrai ou faux, typique du manichéisme) chante les louanges de la pensée réflexive , soulignant que cela serait incontournable pour nous orienter dans les crises que nous traversons. Il serait essentiel que nous ayons appris à « conjuguer », à entrelacer des logiques différentes voire opposées. Les solutions aux problèmes ne surgissent pas spontanément, elles ne peuvent être le résultat d'un réflexe conditionné. Il faut accepter la fatigue de la réflexivité, suspendre la frénésie de vivre qui nous emmène toujours ailleurs, de la superficialité insouciante, d'essayer de trouver des solutions faciles et indolores.

 

Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du « FUTUR ».

E.Morin exhorte à construire un sentiment "d'appartenance à la race humaine", basé sur l'ouverture et non sur l'exclusion. Une sollicitation importante, au regard de certaines dérives sociales actuelles, qui connotent la « communauté déséducatrice », comme l'indifférence généralisée.

L'école est un lieu où tous les garçons et toutes les filles, d'où qu'ils viennent, peuvent grandir et apprendre en se sentant « chez eux ».

 

Le premier savoir : Enseigner la connaissance de la connaissance.

L'école doit faire prendre conscience à ses élèves que la connaissance, dans ses processus et ses méthodes, peut conduire à rencontrer l'ERREUR ou l'ILLUSION. En parlant des médias sociaux aujourd'hui, on pourrait dire : compétence critique utile pour reconnaître les fake news et les théories du complot.

Le second savoir : Enseigner les connaissances pertinentes.

Il faut promouvoir des connaissances qui permettent de saisir les rapports mutuels et les influences réciproques entre les parties et le tout dans un monde complexe, et non des connaissances fragmentées en différentes disciplines qui ne permettent pas de saisir le lien entre problèmes globaux et fondamentaux et connaissances partielles et locales. Utiliser la culture pour lire la situation actuelle, le contexte, les relations mutuelles et les influences réciproques entre les parties et le tout dans un monde complexe.

Le troisième savoir : Enseigner la condition humaine.

L'être humain est à la fois physique, biologique, psychique, culturel, social, historique. Il y a un risque que cette complexité ne soit pas prise en compte dans un enseignement désintégré entre les disciplines. Chacun devrait être conscient de la nature complexe de sa propre identité et de l'identité qu'il a en commun avec tous les autres hommes.

Le Quatrième Savoir : Enseigner l'Identité de la Terre.

Le destin désormais planétaire de l'humanité est une autre réalité fondamentale ignorée par l'enseignement, avec toutes les conséquences sur le climat que nous vivons.

Les communications entre tous les continents doivent être utilisées sans occulter les oppressions et les dominations qui ont dévasté et dévastent encore l'humanité, provoquant des flux migratoires irrésistibles.

Il est essentiel de prendre conscience que tous les êtres humains, confrontés aux mêmes problèmes de vie et de mort, vivent la même communauté de destin.

Le cinquième savoir : Apprendre à faire face aux incertitudes.

Les sciences nous ont fait acquérir de nombreuses certitudes, mais au cours du XXe siècle, elles nous ont également révélé d'innombrables champs d'incertitude. L'enseignement devra également intégrer les incertitudes apparues dans les sciences physiques (microphysique, thermodynamique, cosmologie, etc.), dans les sciences de l'évolution biologique et dans les sciences historiques.

Il faut enseigner des principes de stratégie qui permettent de faire face aux risques, à l'imprévu et à l'incertain et de modifier leur évolution grâce aux informations acquises au cours de l'action.

La sixième connaissance : Enseigner la compréhension.

La compréhension est à la fois le moyen et la fin de la communication humaine.

Compte tenu de l'importance de l'éducation dans la compréhension, nous devons apprendre à nous mettre à la place des autres, savoir nous décentraliser, à tous les niveaux d'études et à tous les âges. Le développement de la compréhension exige une réforme des mentalités. D'où la nécessité d'étudier l'incompréhension dans ses racines, ses modalités et ses effets en se concentrant non pas sur les symptômes mais sur les racines du racisme, de la xénophobie, de toutes les formes de mépris. L'éducation à la compréhension et à la « compassion » est la base de l'éducation pour la PAIX.

La septième connaissance : Enseigner l'éthique de l'humanité.

L'éthique doit se former dans les esprits à partir de la conscience que l'humain est à la fois : individu, partie d'une société, partie d'une espèce.

La conscience d'appartenir à l'espèce humaine doit être développée, quels que soient les ethnies, les religions, les origines.

 

Nous attendons deux grands objectifs éthico-politiques du présent millénaire : établir un contrôle mutuel entre la société et les individus à travers la DÉMOCRATIE et compléter l'HUMANITÉ EN TANT QUE COMMUNAUTÉ PLANÉTAIRE.

De la patrie à la citoyenneté terrestre.

L'éthique du soin

L'éthique du soin concerne aussi bien les garçons que les filles, elle doit commencer dès la maternelle comme le reste de l'éthique de la responsabilité. L'indifférence rampante et généralisée, notamment envers l'autre et l'environnement, le mépris de l'éthique publique doivent être contrastés.

L'éducation au soin, cependant, aussi pour amorcer une sensibilité croissante à l'égalité des chances entre les femmes et les hommes, étant donné que le poids parfois insupportable de la double présence du travail à la maison et à l'extérieur pèse encore sur les épaules des femmes.

Carol Gilligan a été la première à parler de l'éthique des soins. Des murs domestiques, où s'effectuait la cure, C. Gilligan fait sortir la cure pour l'élever au rang d'éthique universelle et la rendre adoptable par tous.(égalité des sexes, AGENDA 2030)

 

 

Congrés 11 mars 2023 Soigner la planète Cinzia Mion MCE Italie